Fondée en 1886 par l'empereur Ménélik II sur un site d'eau chaude
appréciée de l'impératrice Taytu Betul
qui lui donna ce nom, la ville se développa grâce à l'implantation pérenne de l'empereur et de sa cour.
Tout d'abord implanté à Entoto <<montagne >>
surplombant la plaine de Finfinni actuellement occupée,
Ménélik entreprit la construction d'un palais et les nobles ras à sa suite.
Dès le commencement l'espace occupé par les nobles et leurs domaines (safar) fut très important, et l'on constate actuellement la très grande surface occupée par la ville.
Également ville d'implantation des légations européennes dès la fin des années 1890, Addis Abeba connut un développement rapide et important. Les besoins en bois pour la construction et le
chauffage étaient tels que l'eucalyptus ,arbre à la
croissance rapide, y fut introduit au début du XXème siècle afin de fournir les quantités nécessaires à la population. Les tentes de toile blanche furent ainsi rapidement remplacées par des bâtiments en dur, dont certains sont encore
visibles aujourd'hui (voir photo ci-contre).
Les différentes célébrations de couronnement impérial y prirent place en 1917, 1928 et 1930, faisant d'Addis Abeba une ville internationalement connue.
Occupée du 5 mai 1936 au 5 mai 1941 par les Italiens, Addis Abeba fut le théâtre de tragiques événements : assassinat de l'abuna Paulos (chef de l'Église orthodoxe éthiopienne) en 1937, ou encore massacre d'une douzaine de patriotes ayant résisté contre l'occupant (1938 ?).
Capitale de l'Afrique à partir des années 1960, Addis fut également le
lieu de la révolution menée en 1974-1975 par des militaires marxistes-léninistes. La «place de la révolution» (Abyot adäbabay), haut lieu des manifestations du régime du dictateur Mengistu, a été
rebaptisée «place de la Croix» (Mäsqäl adäbabay) ou Meskel Square. Cette imposante esplanade a accueilli le 6 février 2005
un concert en l'honneur du soixantième anniversaire de la naissance
de Bob Marley (Africa Unite) qui a rassemblé environ 300 000 personnes venues du monde entier.
drapeau ethiopie et jamaïque
Au sommet de sa célébrité en 1979, Bob Marley était venu en pèlerinage en
Ethiopie pour y rencontrer la communauté rastafarienne de Shashemene, petite ville située à 250 kilomètres au sud de la capitale Addis Abeba. L’inventeur du reggae avait adhéré à l’idéal
spirituel de cette communauté. L’empereur Hailé Sélassié était l’incarnation vivante de ce courant religieux, même si les historiens l’affirment : l’empereur d’Ethiopie, mort en 1975, était
plutôt gêné par les croyances des rastafaris. Malgré tout, il leur a offert un terrain de 500 hectares, à Shashemene, à leur demande. Se présentant comme les descendants des esclaves, bon nombre
de Jamaïcains sont attachés à ce retour spirituel en Afrique.
Le reggae, grand tournant musical des années 70
En même temps qu’ils vénèrent Hailé Sélassié, Messie vivant, les rastas ont fait
de Bob Marley leur icône. Tous sont bien sûr des adeptes de la musique afro-caribéenne qu’il a inventé. Pour le style, ces jeunes gens ont également adopté la coiffure de l’idole, avec ses
célèbres tresses, ses « dreadlocks ». Comme leur modèle, ils fument ouvertement de la marijuana, et se réclament d’une autre culture que celle du monde occidental en militant pour la
défense des opprimés et contre les colonialismes de tous ordres.