5 janvier 2009
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18:06
il fait à peine jour.
Nous sommes à quelques kms du site, je suis prête.Toutes ces épreuves pour y aller.
Notre équipe se réveille doucement.
Chemey va glaner les nouvelles.
Vivement que l'on parte.
Chemey revient , sérieux . Les nouvelles sont mauvaises . La rivière s'est transformée en lac .
Les militaires postés à cet endroit rebroussent chemin, les chameliers ne partent pas avec leur caravane.
Impossible de passer.
Je n'en
crois pas mes oreilles, le sort s'acharne.
Il y a un groupe de campeurs de l'autre côte de la piste. Ils en reviennent.
Ils sont français, je discute avec l'un d'entre eux.
C'est superbe ....mais nous n'irons pas au Dallol.
Je pars seule sur les bords de la rivière ou plutôt du lac. J'ai beau chercher , il n'y a rien d'autre à voir que de l'eau.

C'est fichu, il faut que je me rende à l'évidence.
Je regarde toujours ces quelques photos avec tristesse. Je ne pourrai pas en faire, je ne pourrai pas vivre cette aventure. Je suis trop déçue et encore maintenant, je pense que j'y
retournerai , rien que pour voir ce site.
Alors, je les met sur mon blog, ces photos empreintées à d'autres. Merci à eux .
5 janvier 2009
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16:39
Chemey nous rejoint au restaurant de l'hôtel, où nous prenons un petit déjeuner.
Il est 8 heures et il souhaite que nous partions assez vite.
La route va être longue et difficile.
Mais qu'importe, nous y allons.
Quelque soit les obstacles, c'est le dernier jour avant de pouvoir voir le lac salé, les lacs d'acides, ses couleurs vives et dangereuses allant du blanc cassé au vert émeraude. Encore quelques
heures.
Nous partons, Humphrey, nos 2 policiers sont là .
Le début se fait sur une route goudronnée. Facile
Nous traversons un gros village pour nous réapprovisionner en eau.
J'en profite pour téléphoner en France pour stopper ma ligne de portable.
Sans succès, et en plus avec une facture. Je peste.
Nous repartons et nous ne tarderons pas à croiser les caravanes de chameaux.
Ils ramènent leur chargement du lac Assalé. Celui ci est à 157 m en dessous du niveau de la mer.
Les afars travaillent dans des conditions extrêmes. Vêtus de tee shirt , short et sandales , ils détachent sous un soleil cuisant des plaques de sel, qu'ils taillent.
De longues caravanes de chameaux transportent ce précieux bien . Le sel est destiné à la consommation animale. Il sera vendu à Mekele.
Nous allons croiser de nombreuses caravanes de chameaux sur une piste difficile.
Elle est à flanc de montagne, monte, descend, remonte. Il faut faire attention aux animaux et aux hommes qui sont partout. Nous aimerions bien stopper pour faire des photos, mais le lieu ne se
prête pas à ce genre d'exercice.
Il n'y en aura que pour notre mémoire.
Chemey roule vite, il effraie les bêtes et certains , dans la panique perdent leur chargement.
En fin de matinée, nous arrivons à Bere Alé.
C'est un gros village, au milieu de nulle part.
Il y a une base militaire. La région est assez proche de l'Erythrée.
Chemey nous dépose dans un resto local, nous propose de nous restaurer .Nous repartirons dans une heure.
Il va profiter de la pause pour avoir des nouvelles de l'autre équipe.
Il reviendra ,nous demandant d'attendre encore , on doit le rappeler.
Nous, nous sommes bien installés.
Nous avons grignoté un peu, bu du coca, nous jouons avec les enfants de la patronne.
Elle nous offre un café éthiopien, avec toute la cérémonie qui va avec.
Quel régal, c'est le meilleur de tout le voyage.
Le temps passe. Nous faisons quelques photos.
Après 3 heures d'attente, Chemey revient. Toujours pas de nouvelles .
C'est bon, nous repartons.
En voiture.
Nous descendons 100 m de côte, et il s'arrête. Quelques échanges et soudain, il nous dit que nous ne partons plus.
Il veut que nous restions à l'école jusqu'au lendemain.
Et il faut que nous payons l'instituteur pour rentrer.
Et bien là, je pète les plomb...... Pas question, je veux aller au Dallol et pas à l'école, j'en ai assez de d'attendre sans savoir pourquoi.
Je suis très en colère après lui, et comme par miracle, mon vocabulaire anglais s'enrichie...
Du coup, il repart.
Nous sortons du village et 5 kms plus loin, nous démarrons la piste
En fait de piste, c'est le lit de la rivière.
Chemey nous dit qu'il n'est peut être pas à sec, que la circulation va être difficile.
La rivière sera bien à sec malgré toutes les pluies des jours précédents.
Mais elle va être vraiment très difficile.
La nuit va tomber, nous allons encore nous perdre.
Nous tournons en rond .
Nous allons proposer à Chemey de stopper n'importe où pour attendre le jour. C'est trop dangereux.
Lui véxé de mes propos préalables veut continuer.
Humphrey descend de la voiture. Il part à pied avec ma lampe frontale, il veut retrouver le chemin .
10 minutes plus tard, il revient. Il y a 3 jeunes hommes qui marchent dans la nuit , venant on se sait d'où et allant sûrement quelque part.
Il nous remettent sur les traces de autres voitures.
Il nous faudra rouler encore une bonne heure avant d'arriver.
Nous sommes au village de Ahmed Ela.
C'est le dernière étape avant le Dallol.
Nous y sommes.
Notre équipe connaît bien les locaux . En quelques minutes , ils nous apportent des lits de corde, nous prenons nos duvets et c'est parti pour une belle nuit sous les étoiles.
Demain , c'est le grand jour.
3 janvier 2009
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Nous arrivons à l'hôtel, le plus beau de la ville.
C'est une grande ville, à 2000 mètres d'altitude, 780 kms de Addis Abeba .
Elle fut la capitale du roi Yohannès IV.
Il parait que c'est une ville très agréable, mais nous n'aurons pas le temps de la visiter .
Chemey nous dépose et part de son côté .
Mais quelque chose ne va pas.
Jacques prend mon sac à dos et me dis
"il est grand ouvert, tu ne l'avais pas fermé " ?
bien sûr que si je l'avais fermé, il y a une partie de mon matériel photo, de l'argent, le passeport dedans, bien sûr qu'il était fermé.
Nous arrivons à la réception de l'hôtel
Nous avons une belle chambre,avec une vraie salle de bains, de l'électricité
de l'eau,oui et même de l'eau chaude .
Un beau balcon donne sur une place fréquentée . Voitures, carrioles à chevaux, triporteurs et vélos circulent dans un brouhaha de klaxons.
Mais je suis inquiète et vérifie mes bagages.
Mauvaise surprise, je n'ai plus d'argent, plus de téléphone et autres babioles .Mon passeport lui est bien là, je souffle .
La pluie a repris de plus belle .
j'espère que nous n'avons pas fait tout ces détours pour rien et que le Dallol sera accessible.
???????
Une dînette au restaurant de l'hôtel , un peu de rangement dans les bagages, nous rechargeons nos batteries d'appareil photo et dodo.
Demain ,il y a encore de la route et il est paraît qu'elle n'est pas facile.
3 janvier 2009
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Nous avons passés la nuit au commisariat d'un village dont nous n'avons jamais eu le nom .
Pas en garde à vue, non , comme locataire d'un bureau.
40 birrs pour dormir par terre , mais dans un local clos et non dans le hall d'entrée.
De toute façon, nous étions tellement fatigués que le sommeil fut profond et réparateur.
Cette nuit là, à l'autre bout de la planète, ce n'était pas le calme.
Nous étions le 5 novembre........et.............
aux termes de plusieurs mois de campagne, le résultat est tombé.
Barack Obama élu président des Etats-Unis
Mais en 2008 , il y a eu un autre évènement exceptionnel
C'est le 40 ème anniversaire de la mort de Martin Luther King

C'est surement le plus cadeau d'anniversaire qu'il pouvait avoir.
Et toute l'Ethiopie est en liesse
le rapprochement entre l'Amérique et l'Afrique parait possible
2 janvier 2009
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22:30
Bien que la consommation de khat soit surtout endémique parmi des groupes de
population spécifique, elle n’est pas anodine puisque l’on recense environ 5 à 10 millions de consommateurs dans le monde. Au Yémen, environ 60 % de la population consomme du Khat. En Ethiopie
et en Somalie, environ 30 %. Avec le développement du transport aérien ces 30 dernières années, le khat s'est largement exporté en Europe et aux Etats Unis. Entre 2003 et 2004, les saisies de
khat en Suisse ont doublé et ont passé à plus de 1000 kg !

La plante
Son nom botanique est Catha Edulis.
Elle mesure environ 6 à 7 m de haut et pousse à 1500-2000 m d’altitude en Afrique de l’Est (Ethiopie, Kenya) et dans la Péninsule arabe (Yémen).
Le khat est appelé par des noms différents selon les pays : en vrac on peut citer : Kat, Gat, Tohai, Mirraa, Abyssinian Tea, African Tea, Qat ou encore African Salad.
Les feuilles ont un parfum particulier et se consomment fraîches (dans les 5 jours après avoir été cueillies) pour que l’effet soit suffisant (taux de cathinone).
Il est important pour l’économie! En Ethiopie, le khat est le 4ème produit le
plus exporté.
Les feuilles, achetées au marché, doivent être fraîches (moins de 5 jours). Elles
sont mâchées et gardées dans la joue, formant un bolus qui augmente de taille au fur et à mesure que des feuilles sont rajoutées. A la fin de la session qui peut durer plusieurs heures, le bolus
est recraché.
Les feuilles de khat contiennent 3 alcaloïdes
. Le khat fait partie des stimulants du SNC au même titre que la cocaïne, les amphétamines, la nicotine et la caféine.
Il procure d’abord une sensation de bien-être, une augmentation de l’estime de soi, un sentiment d’euphorie et une excitation proche de l’hypomanie. Ses autres effets sont un regard fixe et une
mydriase, une sécheresse de la bouche avec augmentation de la soif, une augmentation de la fréquence respiratoire, une augmentation de la température cutanée.
A long terme, il peut produire une perte de concentration, des insomnies, une constipation et une anorexie. L’usager peut présenter des accès de violence, une paranoïa et un état dépressif grave
avec idéation suicidaire.
Le khat entraîne une tolérance et une dépendance avec des symptômes de sevrage à
l’arrêt qui sont les suivants : léthargie, dépression, cauchemars, tremblements.
2 janvier 2009
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Nous partons donc sur une route inconnue pour essayer de contourner la rivière.
Il y aura encore quelques gués à passer, sans difficulté.
En cours , nous rencontrons une équipe de médecins sans frontière, avec 2 énormes 4*4.
Nous sollicitons leur aide pour tenter de sortir la voiture de la rivière. Ils acceptent.
Un chauffeur et le cuisinier embarquent avec eux. Nous, nous continuons de l'autre côté.
Nous n'aurons plus de nouvelles d 'eux pendant plusieurs jours.
Nous quittons la vallée et tous les gués pour retrouver une piste .
Le paysage change complètement.
En fait , nous allons rejoindre un peu plus loin une piste de montagne,les traces sont peu marquées.
Chemey et Humphrey descendent souvent pour repérer les lieux et choisir le bon chemin.
Nous prenons de l'altitude.
Les paysages sont superbes, la route impressionnante , plutôt la piste, les ravins sont profonds et bien sûr, il n'existe aucune protection pour ne pas y tomber . Mais Chemey est prudent.
Il n'est pas question de s'arreter pour les photos, le jour tombe et la nuit arrive trop vite .
Nos compères de voyage sont de vrais pipelettes. Un des policiers a une voix stridente et le verbe haut. C'est assommant, l'ambiance est tendue.
Bien évidemment , nous ne comprenons pas leurs échanges et Chemey ne nous parle pas.
Il est trop absorbé par la piste.
Au bout de plusieurs, Chemey aperçoit une case. Il descend. Des femmes et des enfants sortent.Puis, venu de nulle part, un homme arrive vers la piste.
Humphrey , Chemey, les policiers parlent avec lui.
Il va nous rejoindre dans la voiture. Nous nous serrons encore un peu plus .
Il doit connaître le chemin et la nuit approche.
Il revient avec son baluchon et nous repartons. C'est un brouhaha incessant. Ce nouveau venu a le verbe haut et il parle avec notre policier à la voix criarde .
Jacques et moi, nous ne disons rien, nous subissons tout ce bruit, cet entassement en espérant trouver bientôt un point de chute. Ils sont épuisants.
Nous roulons comme cela encore plus de 2 heures et puis ...Il fait nuit noire .
une deux trois cases apparaissent .
Chemey retrouve le sourire, nous avons atteint le village qu'il cherchait.
A l'arrivée, une cohue entoure la voiture. Notre invité guide est accueilli par quelques femmes qui ont l'air de bien le connaître. Il disparaît avec elles.
Chemey nous conduit dans un restaurant local. Nous buvons tranquillement un coca, soulagé de stopper. Nous n'aurons rien pour dîner, mais tant pis .
L'état de la piste à la nuit nous inquiétait de trop .
Chemey nous annonce que ce soir, après quelques recherches nous dormirons au commissariat .
Il nous y conduit. C'est un grand bâtiment tout neuf , déjà squatté par les villageois.
Chaque bureau est occupé par une famille. Il nous propose de nous installer dans le hall d'entrée , au milieu des sans bureau.
Et là, Jacques et moi, on refuse. Nous sommes fatigués par cette journée de route, nous n'avons que peu dormi sur le volcan, et nous voulons récupérer un peu.
Demain , il faudra poursuivre la route pour ...on ne sait pas où.
Alors, avec Chemey ,je négocie un bureau. Quelques birrs nous ouvrirons la porte.
Ce n'est pas le luxe. La pièce est grande, sale, vide. Seul un grand tapis est posé au sol .
Un éthiopien revient avec un balai, nous allons chercher nos duvets.
Je récupère une bassine et un peu d'eau pour une rapide toilette et nous dormons .
notre antre et sa salle de bain (photos de Jacques )
Le matin arrive, le jour se lève et nous avons, ma fois , pas mal dormi .
Chemey ne tarde pas à se montrer, il a passé la nuit dans la voiture.
Il nous emmène à nouveau au restaurant pour avaler un café. Il a réussi à garder les pots de confiture,il nous les donne avec du pain moisi et rassis .
Au fond d'une pièce, je vois une jeune femme qui prépare quelque chose, qui sent bon. Notre estomac crie famine et cette odeur réveille notre appétit.
Chemey nous ramène des galettes. En fait ,c'est du pain local , tout chaud. Un vrai régal.
Nous allons rester un peu ici, Chemey a téléphoné pour avoir des nouvelle de l'autre chauffeur et du cuisinier. On doit le rappeler .
Les habitants sont plutôt cool ici. Nous sommes loin des routes empreintées par les touristes, et la population est curieuse de voir les 2 blancs paumés .
Nous allons nous ballader un peu, ils sont tous un peu méfiant mais souriants.
Jacques et moi, nous sortons nos appareils photo.
Une, deux , trois images et ils s'agglutinent tous autour de nous pour être pris en photos. C'est la cohue.
Chemey arrive pour nous sortir de là .
La récréation est terminée,
le coup de fil ne permet pas d'avoir de nouvelles.
Nous repartons vers le nord ou peut être l'ouest, nous ne savons pas très bien .
Mais il fait jour et maintenant, il n'y a plus qu'une seule piste.
Nous ne devrions pas nous perdre.
Les paysages sont toujours aussi beau. Une fois nous sommes en altitude, puis une descente vertigineuse nous redescend dans la vallée. A répétition .
Il y aura même quelques fois où nous descendrons de voiture pour qu'elle puisse gravir les pentes .
Nous avons le droit à une petite pause, pas bien longue.
j'en profite pour partir devant, marcher un peu pour dégourdir mes jambes.
Je vais croiser une bande de babouins, eux aussi , peu habitués aux blancs. Ils partirons dans la montagne avec des cris d'intimidation .
Le 4*4 me rejoint.
Il est midi . Nous arrivons dans un autre gros bourg. Nous stoppons au commissariat pour les nouvelles et nous allons au marché local.
Rien à acheter pour nous, sauf peut être, les célèbres étoles en coton blanc de l'Ethiopie.
Mais nous ne sommes pas intéressés . Un coca plus tard nous repartons.
Toujours rien au bout du fil .
Nos guides chauffeur et policiers, eux , achetent du khat.
Ils vont broutés le reste du chemin .
Jacques et moi allons testés les feuilles de khat. C'est amer, dur à macher. Bref, on n'aime pas trop .
Chemey nous apprend que nous sommes à 200 kms de Mekelé et que ce soir , nous aurons un repas et un lit.
Chouette .
Nous poursuivons la piste, sans difficulté et arrivons à Mekele en fin d'après midi.
Heureux
Notre expédition prend fin, tout fini bien .
Nous étions inquiets de nous perdre encore et surtout d'avoir un accident. Mais tout va bien .
Et nous avons eu la chance de rencontrer des Ethiopiens non pollués par les touristes, et ces rencontres resterons dans nos mémoires. Elles sont précieuses, exceptionnelles.
Les échanges se faisaient par des regards , et nous avons fixés leurs regards sur nos photos. Elles sont des grands moments pour nous.
J'aimerai bien refaire cette route, en ayant le temps de m'arrêter, d'échanger , sans cette angoisse de l'accident.
Et puis je connais pas le nom des villages que nous avons traversés .
Peur être que la réponse arrivera un jour .
30 décembre 2008
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10:00
Il est 10 heures, nous remontons en voiture.
Une nouvelle halte au village, avec notre instituteur et sa "maitresse ".
On ne s'y sent toujours pas mieux.
Je distribue tous les stylos qui restent dans mes bagages, il y assez d'écoliers pour qu'ils servent et rendent service. Ils sont contents, et certains viennent voir s'il n'y aurait pas du
rabe. Mais c'est bien fini, il n'y en a plus.
Chemey est long, il revient , pour nous annoncer qu'avec les pluies de la nuit, nous ne pouvons pas passer pour rejoindre le Dallol.
Je ne le crois pas . Mon rève s'écroule, à cause des pluies ; dans une région où il ne pleut pas. Il veut que nous restions au village. C'est hors de question, c'est un refus absolu de Jacques et
moi. Impossible de rester ici.
Mais il a peut être une solution de rechange.
Il existe une autre piste qui permet de contourner la rivière infranchissable et de rejoindre le Dallol.
Nous acceptons de faire le détour, tout sauf rester ici.
Nous repartons.
Mais les rivières debordent, les gués sont difficiles à passer. Chemey teste les possibilites de passage. Il se lance . Oui, c'est bon pour la 1ere.
Mais il y en a encore d'autres après ,encore 1, un autre Cà passe partout.La 2 eme voiture est en difficulte. Chemey franchit le gué à pied et fait traverser le 2 ème véhicule.
Ce gué là, il est différent.
L'eau est haute, le courant important.
Nos 2 chauffeurs sont de plus en plus inquiets. Ils tournent autour pendant au moins 30 minutes.
Chemey se lance. C'est passé.
Le 2eme chauffeur y va ...Et là , patatrac ,il reste dans l'eau.
Le niveau de l'eau continue de monter, le courant est vraiement violent.
Tous le monde va à l'eau pour essayer de pousser la voiture. Rien à faire.
La 1 ère voiture se prépare pour tracter la 2ème.
Une fois, 2 fois , 3 fois . Rien ne bouge.
Nous creusons autour des roues pour essayer de les dégager, et Chemey reprend sa voiture et tire.
La corde craque, la voiture reste dans l'eau et s'enfonce encore un peu.
Un autre essai, un autre échec.
La voiture ne bouge pas d'1 centimetre et nous n'avons pas d'autre ressource pour la sortir des flots.
Nous recuperons l'eau en bouteille, les guides afar, les 2 policiers, le chauffeur et le cuisinier et nous repartons tous dans un seul vehicule.
30 décembre 2008
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c'est
reparti.
Mais je suis bien trop excitée et inquiète de gravir le volcan pour craindre la route.
Les 2 voitures sont prêtes, notre guide afar et les 2 policiers armés sont à leur poste.
En route.
Elle sera encore longue, mais la piste sera horrible , cette fois ci .
Il nous faudra plusieurs heures pour traverser cette débâcle de pierres, de coulées de lave.
Un vent chaud nous couvre de poussière et les bienfait de la douche sont partis .
Nous allons nous perdre à plusieurs reprise et Humphrey, notre guide afar partira à pied pour récupérer le bon chemin .
Au bout de 4 heures de route, ils sont tous contents, stoppe les voitures pour fumer une cigarette et éclatent
tous de rire.La tension est retombée et nous savons où nous sommes. Après cette pause, nous allons repartir et cette fois ci, ce sera une piste de sable. Doucement, nous avons des palmiers, des
chameaux qui apparaissent. Non, ce n'est pas un mirage.
Nous ferons une halte un peu plus loin, dans un drôle de village.
Chemey et les autres connaissent les lieux. Ils nous emmènent dans un village en cours de construction. Il y aura des maisons, une grande école, un centre de santé ....oui oui .....Le village
possède un puit pour l'eau et un instituteur.
Ce jeune homme, célébrité du village est accompagné de ses élèves qui le vénèrent et de sa "maîtresse d'école" .
A eux deux, ils dirigent tambour battant toute la population des lieux. Ils ne sont pas très sympathiques, tout du moins ni Jacques ni moi ,nous sentons de présence amicale dans ce village. Nous
déjeunons rapidement et ne souhaitons qu'une chose , repartir loin d'ici.
Mais Chemey est encore un peu inquiet, il cherche d'autres chauffeurs pour connaitre l'état des routes.
Il revient souriant. Malgré toutes les pluies , le passage est possible et nous allons pouvoir aller vers l'Erta Alé.
En voiture.....
Notre équipe s'arrête régulièrement. Il graisse la patte aux chefs des villages, pour avoir l'autorisation de traverser leur territoire.
La piste change, nous arrivons sur un plateau de lave.Il n'y a plus de piste maintenant.
Il est 15 heures, il fait chaud, le volcan est en face de nous .Le ciel est paré de superbes nuages. En fait, ceux sont les fumées d'un autre volcan qui orne le ciel.

Nous nous préparons pour l'ascension , il fait encore un peu chaud .
Je demande à Chemey où sont les ou du moins le chameau qui doit monter le matériel. Et là , il me répond que le chamelier est parti . Je peste.
Mais le chamelier n'est pas si loin que çà, je le montre à notre équipe .
Humphrey court après et revient pour nous dire qu'il veut plus d'argent. Chemey a compris mes pensées et quelques minutes plus tard , tout est arrangé et notre chameau arrive.
OUF
Je ne me voyez pas porter tout çà pour la grimpette.
Notre cuistot nous apporte un nouveau plat de riz à la sauce tomate. Nous déclinons l'invitation, il est 16 heures et nous n'avons pas faim.
Chemey nous conseille d'avaler quelque chose, nous n'aurons rien d'autre avant demain ,fin de matinée.
Nous cédons .
Le chameau est chargé, il porte nos
réserves d'eau , les duvets, et les nattes pour dormir. Je lui confie mon sac et mon appareil photo, bien protégé . Je préfère monter les mains libres .
Nous sommes prêt, nous partons .
Le début est facile, il fait encore jour et le pente est douce . Jacques a trouvé son rythme de croisière, il reste tranquillement mais sûrement à l'arrière. Moi, je vais trop vite et je vais vite
me fatiguer toute seule. La nuit tombe et masque les obstacles . Je perd mon enthousiasme mais je suis venue pour voir le cratère et j'y arriverai .
Deux plus tard, Humphrey nous montre une fumée rouge. C'est lui. Nous devons encore grimper.
Je suis crevée et je commence à traîner . Je me déteste de faire toujours cette même erreur, de foncer au début et de ramer pour finir. Jacques et Humphrey m'encourage, nous sommes presque arrivés.
Encore quelques mètres ....Je ne les croie pas , mais c'est vrai , ils ne m'ont pas menti.
Nous sommes là haut .Je m'écroule , je ne suis plus capable de faire un pas , mais nous y sommes .
3 heures 30 de montée, c'est pas si mal que çà .
Nous nous installons pour la nuit, déplions les duvets, Humphrey et les 2 policiers déchargent le chameau , installe leur grande natte pour dormir sur le sol de lave .
Humphrey s'approche de Jacques et lui propose d'aller voir le cratère. J'ai l'oreille qui me démange, mes jambes n'en peuvent plus mais ma tête veut voir le cratère.
Jacques décline la proposition, moi , je veux y aller. Je demande 30 minutes de repos et on y va .
Je suis bien trop énervée pour rester là, attendre le petit matin .
Humphrey me fait descendre dans le volcan .
Nous approchons doucement de la caldeira, la chaleur monte, le rouge est de plus en plus chaud.
Et là c'est fabuleux. La lave boue, remue, dégage de la vapeur.La croûte craque, laissant apparaître le feu. C'est magnifique. Je m'assoie, je ne bouge plus, mon regard ne peux plus quitter ce
spectacle de la nature
Je sors doucement mon appareil photo, et là c'est le déluge, mon doigt reste coincé sur le déclencheur. C'est trop beau, c'est un spectacle mouvant, le décors change en permanence.
Je suis heureuse d'être là haut.


Il est temps maintenant de dormir, nous remontons le rebord du cratère et mes yeux se ferment pour une longue nuit réparatrice.
Pas si longue que çà la nuit.
Nous sommes dans l'endroit le plus chaud de la terre, le plus sec et surprise.
La pluie nous rattrape. Il va tomber des cordes pendant au moins 3 heures.
Jacques se reveille, mécontent. Il cherche un abri, mais bien entendu , il n'y a rien là haut. Sa mauvaise humeur est égale à la taille des trombes d'eau . Je lui ai même proposé de redescendre
pour se calmer. Et puis, je suis trop fatiguée. Pluie ou pas pluie, je finis par m'endormir, sous la pluie. J'ai même bien dormi.....
Humphrey nous réveille, la pluie a cessée.
Nous redescendons vers le cratère. Le jour commence à pointer.
Cette fois ci , la croûte est uniforme, il n'y a pas de dessins de feu.
Mais le ciel rouge foncé, s'éclaircie doucement . La fumée du cratère sort , blanche, dans un environnement rouge.
C'est toujours aussi beau .Nous continuons à photographier , encore.

Humphrey vient nous récupérer, il veut que nous repartions, que nous fassions le descente avant la chaleur . Nous plions bagage, je confie à
nouveau mon sac à notre chameau. Et nous descendons .Il nous faudra 2 bonnes heures pour retrouver la voiture. La nuit a été calme, il ne s'est rien passé en bas. Pas de vol, de braquage
comme cela aurait pu être possible. Nous retrouvons notre équipe, pimpante. Ils nous ont préparé un super petit déjeuner, avec des crêpes. Génial .
Nous allons reprendre la route, pour le Dallol. J'attend tellement d'y être, je rêve depuis la préparation du voyage de voir cet endroit si coloré , jamais vu ailleurs.
Dans quelques heures nous y seront.
29 décembre 2008
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08:00
La route est longue mais pas trop difficile. Nous allons nous arreter dans un village pour acheter du charbon de
bois.

Encore un village hors du temps. Les hommes sont armés jusqu'au dents, pas du tout avenant . Ils nous dévisagent, fouillent des yeux ce qui traine dans la voiture. Nous n'osons pas sortir nos
appareils photos. Nous n'avons qu'une idée, c'est de repartir de cet endroit qui nous donne la chair de poule . Chemey revient enfin , nous soufflons.
Nous reprenons la route .

Nous stopperons en chemin pour déjeuner rapidement.
C'est un village de tôles, construit pour les travaux.
Les éthiopiens vivent au milieu de rien , avec rien .
Notre chauffeur nous arrête dans un "restaurant bar " local .Ils nous demande d'attendre que les ouvriers soient repartis travailler pour descendre de la voiture.
Ils vont négocier un repas touristique, c'est dire sans trop de piment pour nous. Le tout accompagné de sardines
à l'huile, nous aurons notre ration .
Il y a 2 femmes qui servent , aguichantes. Nous ne sommes pas sur que leur seul métier soit le service au restaurant..
Le repas se passe bien , nous allons marcher un peu pour nous dégourdir les jambes et essayer de glaner quelques photos .
Une heure plus tard , nous repartons. Au loin ,dans toute cette immensité de pierres noires, nous
apercevons une tache bleutée.
C'est le lac Afdera : une étendue turquoise, émeraude bordé d'écume de sel. Les cônes volcaniques s'y reflètent, ainsi que des palmiers.
En son centre, l'île la plus basse du monde, 100 m au-dessous du niveau de la mer. Tout autour, des salines. Les
étendues de sel scintillent au soleil couchant. Le soir n'interrompt pas les allées et venues des ânes chargés de jerricans. Une source d'eau douce et chaude vient se mêler à l'eau salée du
lac.
Nous marchons su la lave et ses grosses pierres pour faire quelques photos.
Les ouvriers travaillent un peu plus loin à l'extraction du sel.
Ils sont en short et tee shirt, sans protection, avec des outils rudimentaires et de grosses brouettes. Ils travaillent sous un soleil de plomb ,les yeux brûles par le sel et le soleil .
Ce soir , nous dormirons dans un hôtel local. Murs de paille, toit de tôle et sommier de corde. Le vent
soufflera toute la nuit, soulevant les tôles . Mais les locaux nous ont bien accueillis. Notre cuisinier nous a préparé des spaguettis sans sauce tomate. Le bière est fraîche, l'ambiance
détendue,musicale . Nous passons une bonne soirée .
Demain , nous serons sur le site de l'Erta Alé.
27 décembre 2008
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Cette route ,au départ d'Awash , monte vers la frontière avec Djibouti .
Nous croiserons de nombreux camions au retour de Djibouti et doublerons les camions s'y rendant avec leur remorque installée sur une 1ère remorque .
Cette route n'a aucun intérêt , la végétation disparaît doucement au profits de pierre et du sable .
Elle assure une partie des échanges commerciaux par le port de Djibouti ,notamment en carburant .
A 350 kms d'Awash, Semara est la nouvelle capitale de la région Afar .
Nous y arriverons en milieu d'après midi.
Nous allons récupérer Humphrey , notre guide afar .
C'est un grand gaillard, et les Afars n'ont pas la réputation d'être des rigolos.
Nous resterons dans un hôtel retiré de la route .
Il y a une base de médecins du monde avec plein de véhicules, mais nous ne rencontrons personne de cette association .
Il fait très chaud dans cette ville, même un peu étouffant.
Après une bonne douche locale, nous allons nous allongés la porte de notre chambre restera ouverte pour la nuit.
notre hôtel , photos de Jacques
Il fait trop chaud et j'ai le sommeil léger. Et c'est tant mieux.
En plein milieu de la nuit, je sens une présence. Il y a un homme dans notre chambre, il cherche quelque chose à voler.
Mon cri le surprend autant que moi sa présence. Il file vite.
Jacques se réveille, crie aussi puis me demande ce qu'il se passe. Il va se rendormir facilement.
Moi, je vais fermer la porte et je vais attendre le jour sans retrouver le sommeil.
Au petit matin, je retourne à la douche pour essayer de me détendre un peu des évènements nocturnes. Nous confions nos bagages à Chemey .
Un petit déjeuner ,difficile à obtenir, est vite avalé.
Une omelette et un coca, çà change.
Nous repartons après avoir fait le plein d'essence.